J'ai toujours été fasciné par la gastronomie japonaise, et plus particulièrement par l'univers des sushis. Lors de mon premier voyage au Japon, j'étais convaincu de ne manger que du thon gras (Otoro) tous les jours, la pièce maîtresse de chaque repas selon mon imagination occidentalisée. Mais rapidement, un chef sushi à Kyoto m'a conseillé d'élargir mon horizon gustatif et de découvrir la richesse et la variété de la cuisine des sushis. Il m'a révélé un univers de saveurs, de textures et de poissons que je n'imaginais même pas exister, une véritable plongée dans la culture nippone.
Le sushi, bien plus qu'un simple plat composé de poisson cru et de riz vinaigré (shari), est un véritable art de vivre, un symbole de la culture japonaise. Il représente une cuisine raffinée, où chaque ingrédient est sélectionné avec soin et préparé avec une technique précise et ancestrale. Comprendre ce que les Japonais apprécient réellement en matière de sushis permet de mieux saisir leurs traditions, leurs habitudes culinaires et les nuances de leur gastronomie.
Loin de l'image simpliste d'un peuple ne jurant que par le thon gras et les créations sophistiquées, les préférences des Japonais en matière de sushis sont bien plus complexes et variées. Nous verrons comment leurs habitudes culinaires influencent leurs choix et pourquoi certains sushis sont considérés comme des incontournables de la cuisine japonaise.
Les incontournables, les valeurs sûres des sushis japonais
Bien que les goûts évoluent avec les tendances culinaires, certains sushis restent des valeurs sûres, des incontournables que l'on retrouve fréquemment dans les plateaux de sushis au Japon. Ces classiques sont appréciés pour leur goût, leur texture et leur accessibilité, devenant des piliers de la gastronomie locale. L'importance de la fraîcheur des ingrédients est primordiale, respectant la philosophie du "shun".
Maguro (thon) : roi des sushis
Le thon, ou Maguro, est sans conteste l'un des sushis les plus populaires au Japon. Il se décline en différentes coupes, chacune offrant une expérience gustative unique. L'Akami, la partie rouge et maigre du thon, offre une saveur prononcée et une texture ferme, parfaite pour les amateurs de goûts authentiques. Le Chutoro, plus gras, offre un équilibre parfait entre saveur et onctuosité, un compromis idéal. Enfin, l'Otoro, la partie la plus grasse du thon, fond littéralement en bouche, procurant une sensation de délice intense, recherchée par les connaisseurs. La qualité du thon et sa provenance sont des éléments cruciaux pour apprécier pleinement ce sushi. Un thon pêché au large des côtes japonaises, par exemple, aura une saveur différente d'un thon pêché dans d'autres régions du monde. La fraîcheur est également primordiale : un thon frais aura une texture plus ferme et une saveur plus intense, gage d'une expérience gustative exceptionnelle. En moyenne, un sushi au thon représente 28% des commandes dans les restaurants traditionnels.
Salmon (saumon) : L'Ascension d'un classique moderne
La popularité du saumon a explosé au Japon ces dernières décennies. Bien qu'il ne fasse pas partie des sushis traditionnels, il s'est parfaitement intégré à la cuisine japonaise, s'adaptant aux goûts locaux. Le saumon est apprécié pour sa texture fondante et sa saveur douce, qui plaît à un large public, y compris ceux moins familiers avec les saveurs iodées. Il existe différentes variétés de saumon, dont le saumon sauvage et le saumon d'élevage. Le saumon sauvage, souvent plus cher, offre une saveur plus prononcée et une texture plus ferme, tandis que le saumon d'élevage est généralement plus gras et plus doux. Le saumon est aujourd'hui disponible dans de nombreux restaurants de sushis, ainsi que dans les supermarchés et les magasins de proximité, témoignant de sa popularité. En 2020, le Japon a importé plus de 160 000 tonnes de saumon, un chiffre qui souligne son importance dans la consommation de sushi.
Ebi (crevette) : simplicité et fraîcheur
La crevette, ou Ebi, est un autre sushi incontournable. On la retrouve souvent bouillie, offrant une texture ferme et un goût délicat, une simplicité appréciée. Elle peut également être frite en tempura (ebiten), ajoutant une touche croustillante et gourmande. La fraîcheur de la crevette est essentielle pour garantir une texture agréable et une saveur optimale, reflet de l'importance des produits frais dans la gastronomie japonaise. Les crevettes les plus prisées sont souvent celles pêchées localement, valorisant les ressources maritimes. Une bonne crevette à sushi offre une texture ferme et rebondissante, ainsi qu'un léger goût sucré, une combinaison subtile et délicate.
Ikura (oeufs de saumon) : explosion de saveurs
Les œufs de saumon, ou Ikura, sont appréciés pour leur goût unique et la sensation qu'ils procurent en bouche lorsqu'ils éclatent, libérant une saveur intense. Leur saveur légèrement salée et iodée se marie parfaitement avec le riz vinaigré, créant un contraste savoureux. Ils sont souvent utilisés pour garnir les gunkanmaki, des sushis en forme de bateau entourés d'une bande d'algue nori, une présentation esthétique et gourmande. Les œufs doivent être fermes, brillants et intacts, gages de qualité et de fraîcheur. Une bonne ikura présente un goût prononcé et une texture agréable en bouche, offrant une expérience sensorielle unique. Ils ne sont pas utilisés uniquement dans le sushi, mais aussi dans d'autres plats japonais, apportant une touche de couleur et de saveur, témoignant de leur polyvalence. L'ikura représente environ 7% des sushis consommés pendant la saison des fêtes.
Tamago (omelette japonaise) : douceur et réconfort
L'omelette japonaise, ou Tamago, est un sushi un peu à part. Elle est souvent considérée comme un "nettoyage" du palais entre différents types de sushis, permettant de mieux apprécier les saveurs suivantes, une pause gustative bienvenue. Le Tamago est préparé à partir d'œufs, de sucre, de sauce soja et d'autres ingrédients, et sa préparation demande une certaine technique, un savoir-faire ancestral. Il existe de nombreuses variations de goût, allant du plus sucré au plus salé, reflétant la diversité culinaire. La texture doit être moelleuse et légèrement élastique, offrant un contraste agréable. De nombreux chefs sushis estiment que la qualité du tamago est un bon indicateur de l'expertise globale d'un restaurant, témoignant de son importance dans la gastronomie japonaise. La température idéale de service du tamago est entre 15 et 20 degrés Celsius.
Pourquoi ces sushis japonais sont-ils si populaires ? Plusieurs facteurs entrent en jeu, contribuant à leur succès durable.
- **Goût universellement apprécié :** Une texture agréable, une saveur équilibrée et un aspect visuel attrayant sont des éléments importants pour séduire un large public amateur de gastronomie japonaise.
- **Disponibilité et abordabilité :** On peut les trouver dans de nombreux restaurants et supermarchés au Japon, et leur prix est généralement accessible, facilitant leur consommation régulière.
- **Perception d'aliments sains et équilibrés :** Le poisson est une source de protéines et d'oméga-3, et le riz apporte des glucides, contribuant à une alimentation équilibrée.
- **Présence forte dans la culture populaire :** Les sushis sont omniprésents dans les mangas, les animés et les émissions de télévision, renforçant leur image positive.
Au-delà des classiques : découvertes et spécificités régionales des sushis
Si les sushis mentionnés précédemment sont des incontournables, il existe de nombreux autres sushis moins connus, mais tout aussi appréciés par les Japonais. Ces "joyaux cachés" méritent d'être découverts, car ils offrent une expérience gustative unique et reflètent la richesse de la cuisine japonaise, notamment à travers les spécialités régionales.
Kohada (alose) : un goût raffiné pour les connaisseurs
Le Kohada, ou alose, est un poisson bleu mariné qui possède un goût unique et prononcé, apprécié par les palais avertis. Sa préparation demande une certaine expertise (shime-saba), car il faut trouver le juste équilibre entre le goût du poisson et la marinade, un art délicat. Il est considéré comme un sushi raffiné et délicat, apprécié des connaisseurs de la cuisine japonaise. Le Kohada est souvent mariné dans du vinaigre de riz et du sel pendant plusieurs heures, voire plusieurs jours, afin d'attendrir sa chair et d'en exalter les saveurs, une technique ancestrale. La qualité de la marinade est essentielle pour garantir un goût optimal. Certains chefs sushis utilisent des techniques de marinade ancestrales, transmises de génération en génération, témoignant d'un savoir-faire précieux. La préparation du Kohada nécessite environ 3 jours de marinade.
Aji (chinchard) : fraîcheur et texture ferme
Le Aji, ou chinchard, est un poisson bleu qui se distingue par sa saveur fraîche et sa texture ferme, offrant une expérience gustative agréable. Il est souvent servi avec du gingembre râpé et de la ciboulette, qui viennent rehausser sa saveur, créant un équilibre parfait. Le Aji peut être préparé de différentes manières : cru (sashimi), mariné ou grillé, offrant une polyvalence culinaire. La fraîcheur du poisson est primordiale pour apprécier pleinement sa saveur, un gage de qualité. Les chinchards pêchés en automne et en hiver sont considérés comme les meilleurs, car ils sont plus gras et plus savoureux, respectant la saisonnalité. En 2019, le prix moyen d'un Aji de bonne qualité était d'environ 800 yens le kilo, un prix qui reflète sa qualité et sa rareté relative.
Saba (maquereau) : saveur intense et technique ancestrale
Le Saba, ou maquereau, est un poisson bleu au goût prononcé et à la texture grasse, apprécié par les amateurs de saveurs intenses. Il est souvent conservé grâce à la technique du "shime saba", qui consiste à le mariner dans du vinaigre et du sel, une méthode de conservation ancestrale. Cette technique permet de prolonger la durée de conservation du poisson tout en lui conférant une saveur unique, un mariage entre tradition et innovation. Le Saba est souvent servi avec du gingembre râpé et de la ciboulette, qui viennent équilibrer sa saveur riche et grasse, créant une harmonie gustative. La qualité du vinaigre utilisé pour la marinade est cruciale pour garantir un goût optimal. Il existe de nombreuses recettes de shime saba, chacune ayant sa propre saveur et sa propre texture, témoignant d'une richesse culinaire. Le shime saba peut se conserver jusqu'à une semaine au réfrigérateur.
Uni (oursin) : un mets de luxe iodé et crémeux
L'Uni, ou oursin, est un mets de luxe apprécié pour son goût iodé et crémeux, une expérience gustative unique. Il est souvent servi frais, directement sorti de sa coquille, garantissant une fraîcheur optimale. La qualité et la fraîcheur de l'oursin sont primordiales, car un oursin de mauvaise qualité peut avoir un goût amer ou désagréable, ruinant l'expérience. L'Uni est souvent servi sur une petite galette de riz vinaigré, permettant de mieux apprécier sa saveur délicate, une présentation simple et élégante. Il existe différentes variétés d'oursins, chacune ayant sa propre saveur et sa propre texture, offrant une diversité gustative. Les oursins les plus prisés sont souvent ceux pêchés dans les eaux froides et profondes du nord du Japon, réputées pour leur qualité. Un plateau d'Uni de qualité peut coûter jusqu'à 15000 yens, un prix qui reflète sa rareté et sa délicatesse.
La cuisine japonaise est profondément ancrée dans ses régions, et les sushis ne font pas exception. Chaque région possède ses propres spécialités, utilisant des produits locaux et des techniques de préparation uniques, valorisant le terroir et le savoir-faire local.
- **Hokkaido :** Cette région du nord du Japon est réputée pour ses fruits de mer frais et locaux, tels que le crabe (kani) et les coquilles Saint-Jacques (hotate). On y trouve souvent des sushis préparés avec ces ingrédients, offrant une saveur unique et délicieuse, mettant en valeur les ressources maritimes locales. Les sushis au crabe d'Hokkaido sont particulièrement appréciés pour leur chair tendre et savoureuse.
- **Kyushu :** Cette île du sud du Japon est connue pour ses sushis à base de poisson local et ses sauces spécifiques, telles que le yuzu kosho (une pâte de piment fermentée au yuzu). Ces sauces apportent une touche de piquant et d'acidité aux sushis, rehaussant leur saveur, un mariage de saveurs audacieux.
- **Osaka :** Cette ville est célèbre pour ses Oshizushi (sushis pressés) et ses hakozushi (sushis en boîte). Ces types de sushis sont préparés en pressant le riz et le poisson dans des moules, ce qui leur donne une forme particulière et une texture ferme, une technique de préparation unique. Les Oshizushi et les hakozushi sont souvent servis lors des occasions spéciales et des fêtes. En 2022, la ville d'Osaka comptait plus de 500 restaurants spécialisés en Oshizushi, témoignant de leur popularité locale.
La saisonnalité, ou "Shun", est un concept important dans la cuisine japonaise, et plus largement dans leur rapport à la nature. Les Japonais adaptent leurs choix de sushis en fonction des saisons, afin de profiter des meilleurs produits au moment où ils sont les plus savoureux, une philosophie culinaire respectueuse de l'environnement. Par exemple, le thon est plus gras et plus savoureux en hiver, tandis que les oursins sont meilleurs en été. En respectant la saisonnalité, les Japonais peuvent profiter de la richesse et de la diversité de la cuisine japonaise tout au long de l'année. Cette tradition s'observe dans tous les types de cuisine, avec une affection particulière pour les fruits et légumes de saison.
L'évolution des goûts : tendances et innovations dans le monde du sushi
Les goûts en matière de sushis évoluent constamment, influencés par la mondialisation, les nouvelles tendances et l'innovation culinaire. Les chefs sushis (itamae) jouent un rôle essentiel dans cette évolution, en créant de nouvelles saveurs et en adaptant les techniques traditionnelles aux goûts modernes, tout en respectant l'héritage culinaire.
L'impact de la mondialisation sur la gastronomie japonaise
La mondialisation a eu un impact significatif sur les goûts japonais en matière de sushis. L'influence des cultures étrangères se fait sentir dans l'utilisation de nouveaux ingrédients et de nouvelles techniques de préparation, élargissant les horizons culinaires. Par exemple, l'avocat, qui n'était pas traditionnellement utilisé dans la cuisine japonaise, est devenu un ingrédient courant dans les sushis, en particulier dans le célèbre California roll. Ce sushi, créé en Californie, est devenu populaire dans le monde entier, y compris au Japon, témoignant d'une influence culturelle croisée. On peut estimer que 15% des restaurants de sushis au Japon proposent une forme de California roll, une adaptation aux goûts internationaux.
L'adaptation des sushis aux palais occidentaux est une autre conséquence de la mondialisation. Les chefs sushis ont adapté leurs recettes pour plaire aux goûts des Occidentaux, en utilisant des ingrédients plus familiers et en proposant des saveurs plus douces, créant un pont entre les cultures culinaires. Par exemple, de nombreux restaurants de sushis en Occident proposent des sushis frits ou grillés, qui ne sont pas traditionnellement consommés au Japon. Ces adaptations ont permis aux sushis de gagner en popularité dans le monde entier, mais elles ont également suscité des débats quant à l'authenticité de ces plats, soulevant la question de l'adaptation face à la tradition.
Les nouvelles tendances des sushis japonais
De nouvelles tendances émergent constamment dans le monde des sushis. Les sushis végétariens et véganes gagnent en popularité, répondant à la demande croissante pour des options plus respectueuses de l'environnement et des animaux, une prise de conscience croissante. Ces sushis utilisent des ingrédients tels que des algues (nori), des légumes marinés, du tofu et des champignons pour créer des saveurs et des textures intéressantes, stimulant la créativité culinaire. La créativité des chefs joue un rôle clé dans la création de ces sushis végétariens et véganes, offrant une alternative gourmande et éthique. La part des restaurants proposant des options vegan a augmenté de 20% entre 2021 et 2023, témoignant d'une demande croissante.
Les sushis fusion, qui mélangent des saveurs japonaises et étrangères, sont une autre tendance émergente. Ces sushis utilisent des ingrédients et des techniques de préparation provenant de différentes cultures, créant des combinaisons de saveurs uniques et surprenantes, repoussant les limites de la cuisine traditionnelle. Par exemple, on peut trouver des sushis au guacamole et aux crevettes, ou des sushis au fromage de chèvre et au miel, des mariages audacieux et innovants. Ces sushis fusion sont souvent considérés comme des créations audacieuses et innovantes, qui repoussent les limites de la cuisine japonaise, offrant une expérience gustative nouvelle. Au cours des cinq dernières années, les restaurants proposant ce type de fusion ont vu leur nombre augmenter de 12%, témoignant d'un intérêt croissant pour cette tendance.
Les sushis gastronomiques, qui utilisent des ingrédients rares et des techniques sophistiquées, sont également de plus en plus populaires. Ces sushis sont souvent préparés par des chefs de renom, qui utilisent leur expertise et leur créativité pour créer des plats exceptionnels, sublimant les ingrédients. Par exemple, on peut trouver des sushis au caviar, à la truffe ou au foie gras, des ingrédients de luxe associés à la cuisine japonaise. Ces sushis gastronomiques sont souvent servis dans des restaurants haut de gamme, et leur prix peut être très élevé, reflétant la qualité des ingrédients et le savoir-faire du chef.
Selon une étude récente, 65% des Japonais sont ouverts à essayer de nouveaux types de sushis, témoignant d'une curiosité culinaire.
Le rôle essentiel des chefs sushis (itamae) dans la tradition et l'innovation
Les chefs sushis, ou Itamae, jouent un rôle essentiel dans l'évolution des goûts et des tendances en matière de sushis. Leur expertise, leur créativité et leur passion pour la cuisine japonaise leur permettent de créer de nouvelles saveurs et d'adapter les techniques traditionnelles aux goûts modernes, tout en conservant un profond respect pour la tradition. Les chefs sushis sont souvent considérés comme des artistes, qui utilisent leur talent pour créer des plats visuellement attrayants et gustativement délicieux, une esthétique culinaire. L'art de la présentation est aussi important que le goût lui-même, chaque plat étant une œuvre d'art éphémère. Il faut environ 10 ans pour devenir un Itamae qualifié, un apprentissage long et rigoureux.
Bien que les chefs sushis soient ouverts à l'innovation et aux nouvelles tendances, ils restent attachés aux traditions et à la qualité. Ils utilisent des ingrédients frais et de saison (shun), et ils respectent les techniques de préparation ancestrales, assurant une qualité constante. Les chefs sushis sont également soucieux de la satisfaction de leurs clients, et ils s'efforcent de créer une expérience culinaire unique et mémorable, personnalisant l'expérience. C'est pour cela qu'on parle souvent "d'art" de la préparation du sushi, un savoir-faire transmis de génération en génération.
L'essor des sushis à emporter et la consommation à domicile au japon
Le marché des sushis à emporter a connu une croissance importante ces dernières années, en raison de la demande croissante pour des options de repas rapides et pratiques. De nombreux restaurants de sushis proposent désormais des services de livraison et de vente à emporter (takeout), permettant aux clients de déguster leurs sushis préférés à la maison ou au bureau, une commodité appréciée. Cette évolution a permis de rendre les sushis plus accessibles à un public plus large, s'adaptant aux modes de vie modernes. Le marché du sushi à emporter représentait 8 milliards de dollars en 2022, témoignant de sa popularité.
La commodité a une influence importante sur les choix des consommateurs en matière de sushis. Les clients sont de plus en plus nombreux à privilégier les options faciles à commander et à consommer, même si cela signifie sacrifier un peu la qualité ou l'authenticité, privilégiant la praticité. Par exemple, les plateaux de sushis pré-préparés, que l'on trouve dans les supermarchés et les magasins de proximité, sont très populaires, car ils offrent une solution de repas rapide et abordable. Cependant, ces plateaux de sushis sont souvent moins frais et moins savoureux que les sushis préparés à la commande dans un restaurant, soulignant un compromis entre commodité et qualité. Environ 30% des sushis consommés au Japon le sont à domicile, reflétant une tendance à la consommation à domicile.
En 2023, les ventes de sushis à emporter ont augmenté de 15% par rapport à l'année précédente.
Déguster les sushis : us et coutumes pour une expérience authentique
La dégustation des sushis est un art qui possède ses propres us et coutumes. Respecter ces règles d'étiquette permet de profiter pleinement de l'expérience culinaire et de montrer son respect pour la culture japonaise, enrichissant l'expérience.
Les règles fondamentales de l'étiquette au restaurant de sushis
Savoir utiliser correctement les baguettes (hashi) est essentiel pour déguster les sushis. Il est important de ne pas planter les baguettes dans le riz, car cela est considéré comme un mauvais présage, rappelant les rites funéraires. Il est également impoli de lécher les baguettes ou de les utiliser pour désigner quelqu'un, un signe de manque de respect. Pour prendre un sushi, il faut le saisir délicatement avec les baguettes, en veillant à ne pas le casser, signe de maladresse.
La façon de tremper les sushis dans la sauce soja (shoyu) est également importante. Il est préférable de tremper uniquement le poisson, et non le riz, afin d'éviter de saturer le sushi en sauce soja, altérant sa saveur délicate. Il est également conseillé de ne pas mélanger le wasabi dans la sauce soja, car cela peut altérer sa saveur, dénaturant l'équilibre des saveurs. Le wasabi doit être appliqué directement sur le poisson, en petite quantité, permettant d'apprécier sa saveur piquante et rafraîchissante.
Le gingembre mariné (gari), est utilisé pour nettoyer le palais entre différents types de sushis, permettant de mieux apprécier les saveurs suivantes, une pause gustative rafraîchissante. Il est important de ne pas le manger en même temps que le sushi, car cela peut masquer sa saveur, empêchant d'apprécier pleinement le plat. Le gari doit être consommé en petite quantité, afin de ne pas saturer le palais, permettant de préparer les papilles aux prochaines saveurs.
L'importance cruciale du wasabi dans l'expérience sushi
Le wasabi joue un rôle crucial dans la dégustation des sushis. Son goût piquant et rafraîchissant permet de rehausser la saveur du poisson et de nettoyer le palais, préparant aux saveurs suivantes. Le wasabi est souvent servi en petite quantité, et il est important de ne pas en abuser, car cela peut masquer la saveur du sushi, déséquilibrant les saveurs. Le vrai wasabi, préparé à partir de la racine de la plante, est plus rare et plus cher que le wasabi en pâte, qui est souvent composé de raifort, de moutarde et de colorants, une imitation moins subtile. On peut distinguer facilement un wasabi de qualité par son odeur, beaucoup plus aromatique.
La consommation moyenne de wasabi par personne et par an au Japon est d'environ 250 grammes.
Les accompagnements essentiels des sushis
Le thé vert (ocha) est un accompagnement incontournable des sushis. Son goût rafraîchissant et légèrement amer permet de nettoyer le palais et de préparer les papilles à la prochaine bouchée, offrant une pause bienvenue. Le saké, un alcool de riz japonais, est également un accompagnement traditionnel des sushis. Il existe différents types de saké, allant du plus sec au plus doux, et il est important de choisir un saké qui se marie bien avec les sushis que l'on déguste, créant un accord mets et vins harmonieux. Les thés verts les plus appréciés sont le sencha et le gyokuro, chacun offrant une expérience gustative unique.
Le taux d'alcool moyen du saké se situe entre 14 et 16%.
Où déguster les meilleurs sushis au japon ? conseils et adresses
Il existe de nombreux endroits où manger des sushis au Japon, chacun offrant une expérience différente. Les Kaitenzushi, ou restaurants de sushis à tapis roulant, sont une option amusante et abordable, idéale pour les familles. Les Tachigui sushi, ou restaurants de sushis debout, sont une option rapide et pratique, parfaite pour les déjeuners sur le pouce. Les Edomae zushi, ou restaurants de sushis traditionnels, offrent une expérience culinaire plus raffinée et authentique, privilégiant la qualité et le savoir-faire. Le prix moyen d'un repas dans un Edomae zushi peut varier de 5000 à 20000 yens, reflétant la qualité de l'expérience.
- **Kaitenzushi :** Idéal pour une expérience conviviale et économique.
- **Tachigui sushi :** Parfait pour une pause rapide et authentique.
- **Edomae zushi :** Incontournable pour une dégustation raffinée et respectueuse de la tradition.
Pour bien choisir son restaurant de sushis, il est important de repérer les signes de qualité. La fraîcheur des ingrédients, la compétence du chef et l'atmosphère du restaurant sont des éléments à prendre en compte. Il est également conseillé de se renseigner auprès des habitants locaux, qui connaissent souvent les meilleurs restaurants de leur quartier. L'aspect visuel du poisson et la propreté du restaurant sont également de bons indicateurs.
Le guide Michelin compte plus de 200 restaurants de sushis étoilés au Japon.
Les préférences des Japonais en matière de sushis sont variées et reflètent leur culture culinaire. Les classiques tels que le thon, le saumon et la crevette restent des valeurs sûres, mais il existe de nombreux autres sushis moins connus qui méritent d'être découverts. Les spécificités régionales et la saisonnalité jouent un rôle important dans les choix des Japonais, qui adaptent leurs préférences en fonction des produits disponibles. L'évolution des goûts et l'innovation culinaire contribuent également à la richesse et à la diversité de la cuisine des sushis au Japon. La découverte de ces habitudes culinaires est une porte ouverte sur la compréhension de la culture japonaise.